André Breton, un des chantres du surréalisme était venu au Mexique dans les années 30. Il adorait ce pays qui était à ses yeux le plus surréaliste et le moins rationaliste.
Devrais-je vous dire que je ne partage guère sa passion pour le pays après les multiples mésaventures qui nous sont arrivées. Bref, cette chronique sans photos pour une fois, ressemble bien à un billet d’humeur pour ne pas dire un coup de gueule. C’est aussi une mise en garde pour ceux qui seraient tentés par des vacances au Mexique. Un homme averti en vaut deux.
Les surprises ont commencé dès l’arrivée à Mexico à la descente d’avion. Les filles avaient eu le malheur d’oublier un tout petit sac dans l’avion avec un MP3 à l’intérieur. Trois heures de balade dans l’aéroport (où il n’y a pas un seul siège !) pour découvrir que la zone où on déclarait les objets perdus se trouvait très logiquement dans la zone des vols nationaux à l’arrivée. Autre surprise : en sortant de la zone des contrôles, pas moyen de passer un trolley avec nos bagages. Il faut tout porter à bout de bras ! Inutile de vous dire que nous n’avons jamais revu ni MP3 ni sacs. Nous avons fait un heureux ce jour-là. Ajoutez à cela que voulant accéder au bureau des objets trouvés, le personnel de sécurité m’y autorise mais me refuse l’accès en sens inverse alors que j’avais un avion à prendre un quart d’heure plus tard. C’était Kafka au Mexique !
Deuxième grande surprise : le chapitre des transports. On paie 240 pesos (1 euro= 15 pesos) avec un taxi officiel qui a son bureau de vente à l’intérieur de l’aéroport. Jusqu’ici tout va bien. Une fois à l’hôtel, on découvre que le tarif peut descendre à 150. Et une semaine plus tard, revenant de Oaxaca, dans la zone des vols nationaux, le prix descend à 125 pesos pour le même trajet avec la même compagnie !
Dans le registre attendez-vous au pire, la conduite à la mexicaine est assez spéciale : on vous klaxonne quand vous attendez le feu vert, les chauffeurs de taxi passent allègrement au rouge (soit dit en passant, ils n’ont jamais de monnaie quand il s’agit de rendre son dû au client !), brûlent les stops et vous interpellent bruyamment sur les routes pour que vous vous poussiez quand vous respectez la limite de vitesse. Résultat : pour tenter de limiter les excès de vitesses, à chaque entrée de village ou de ville, des dizaines de topes, reductors et autres vibradors (bref des processus de ralentissement) vous cassent les reins et les amortisseurs. Pour corser le tout, les routes que nous avons empruntées sont sales à un point que vous ne pouvez imaginer (nous avons vu des pentes recouvertes d’ordures) sur une route réputée touristique dans le sud de l’Etat de Oaxaca.
Troisième chapitre : restaurants et hôtels. Hormis à Oaxaca où nous avons trouvé un personnel sympathique et compétent dans l’hôtel où nous logions, le service est très lent et souvent limite ! Imaginez : attendre 45 mn pour un petit-déjeuner composé d’un bol de lait avec des céréales ! Dans un autre hôtel de catégorie supérieure, le gérant et son personnel crachent par terre à tout bout de champ. Waaooah la classe ! Enfin pour un pays qui a tout de même pour voisin les Etats-Unis (c’est vrai que c’est lourd à porter comme voisinage), le personnel d’accueil dans les hôtels ne parle que très rarement anglais. Du coup, nous avons essayé en espagnol. Nous avons survécu ! Mais cela surprend.
Enfin la cerise sur le gâteau, qui nous a amené à rédiger cette chronique ! Le jour de notre départ du Mexique, deux grosses mésaventures. Du genre goutte d’eau qui fait déborder le vase : nous avions acheté deux bouteilles de téquila que nous avons gardé à la main. Plusieurs contrôles sans problèmes mais refus final du personnel de sécurité de nous laisser monter à bord avec nos deux bouteilles. Mais refus également que l’on ressorte pour aller vider nos bouteilles dans les toilettes ! Bien évidemment aucun panneau ne nous avait prévenu nulle part (même pas à l’enregistrement) qu’il fallait mettre nos bouteilles dans les valises et de plus nous avions voyagé la veille sans problème avec les mêmes bouteilles. Nous avons encore fait des heureux ce jour-là ! J’espère juste qu’ils s’étoufferont avec ! Enfin, last but not least, comme diraient nos amis anglais, on nous a attribué des places n° 7 qui …n’existaient pas ! Il s’en est fallu de peu que nous prolongions notre séjour au Mexique. Au secours maman ! Enfin, au bout de 45 mn de retard, l’avion est parti avec des touristes qui, comme maître corbeau, jurèrent mais un peu tard, que l’on ne les y prendrait plus. Dommage pour nous, dommage pour le Mexique aussi !