mercredi 11 avril 2007

Des conséquences plus ou moins néfastes de l'éruption

Voilà à quoi devrait ressembler la zone de l'enclos mais sur le littoral après cette éruption d'avril 2007. Remarquer le disparition des bois de couleurs et la forêt qui met plus de vingt ans à se régénérer.
Mais surtout elle est en compétition avec des plantes et arbres envahissants comme le filaos (bois de fer ou casuarina pour le nom scientifique) qui prolifère trop vite par rapport aux arbres endémiques.
Le ciel et le soleil tous les deux très voilés par les émantions de dioxyde de soufre pendant l'éruption.
Si l'éruption de la semaine dernière est à l'origine de nombreuses difficultés, elle ne fait pas que des malheureux.
Les agriculteurs dans la zone de Saint-Philippe ont incontestablement été touchés: certains ont tout perdu (plantation de vanille disparue ou brûlée par la lave, la chaleur et enfin des pluies acides). Champs de canne, forêts, exploitation de vanille, tout n'est que désolation dans la zone.
Les habitants du Tremblet ont eu aussi très peur et ensuite ont dû se battre pour qu'on leur donne des bouteilles d'eau car celle du robinet sentait le soufre et avait une drôle de couleur.
Conséquences surprenantes de l'éruption: des dizaines de poisson qui vivaient apparemment à grande profondeur sont venus à la surface, morts et pour certains carrément fondus! On a découvert plus de quarante espèces, les unes plus étranges que les autres. Cela fait le bonheur des biologistes qui ont des mois de travail devant eux.
Plus classiquement, certains ne peuvent plus se plaindre de la crise et l'absence de touristes à la Réunion après l'épidémie de chikungunya. Il s'agit des pilotes d'hélicoptères et de petits avions. Avec le long WE de Pâques et l'éruption, notre ciel était le théâtre d'un ballet incessant et assez bruyant. A raison de 150, voire 200 euros la place pendant un demi-heure, je vous laisse imaginer leur chiffre d'affaire.
Les restaurateurs et hôteliers du côté de Sainte-Rose ne sont pas non plus à plaindre!
Cerise sur le gâteau: après deux à trois heures d'arrêt ce mardi 10 avril, l'éruption a repris mais avec moins d'intensité. Gling, gling encore pour les "avioneurs" et autres pilotes d'engins volants.
Même certains pêcheurs ont fait payer 50 euros à des curieux pour voir l'éruption depuis le large.
Enfin, la société de BTP qui aura le chantier de reconstruction de la route du Grand Brûlé a encore de beaux jours devant elle avec ce volcan si actif. Il faut se dire que l'on en est déjà à la troisième éruption rien que pour cette année.
Mais il est vrai que celle d'avril 2007 restera gravée dans les mémoires par les conséquences sur l'agriculture dans la zone et des phénomènes naturels qui en découlent comme l'effondrement du Dlomieu ou les poissons étranges qui nous sont arrivés en surface.
A bientôt pour la prochaine chronique sur Madagascar.

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