mardi 23 janvier 2007

La Digue, l'île où le temps s'est presque arrêté


Arrêt à la Digue aux Seychelles:
Voici les deux moyens de transport les plus utilisés sur cette petite île : la charrette à boeuf et le vélo. Ecologique et sportif!
La Digue est la deuxième île visitée: elle se trouve à une demi-heure de bateau de Praslin.
Cette île est magique et on peut parler d'un véritable coup de coeur. Nous l'avions adoré dix ans en arrière. Et bien la magie est maintenue. Pourquoi me direz-vous? Tout d'abord elle est vraiment à taille humaine: pas plus de cinq km pour aller à l'autre bout de l'île. Mais surtout le temps semble s'être suspendu ici: les voitures sont rares du moins celles qui ont un moteur. Les taxis qui conduisent les Diguois et les touristes sont souvent tirés par des boeufs! Et puis surtout en dix ans, nous avons pu voir qu'ici la modernité n'est pas synonyme de dégradation de qualité de la vie. Bien au contraire, tout le monde circule à vélo (le nombre de vélos a augmenté en dix ans), se salue, vous salue (en tant que touriste). Idéal pour faire du sport en douceur quand on est avec des enfants même assez petits, car les distances sont courtes, les pentes et les voitures sont très rares et au bout du parcours, de superbes plages vous attendent. Que demande le peuple de plus?
La Digue, c'est donc vraiment une ambiance qu'il faut prendre le temps d'apprécier: les gens s'interpellent tout en pédalant. On entend "korec, mon dalon" (ça va l'ami?) entre Diguois, tandis que les touristes (en tout cas nous) sont interpellés quand ils descendent de vélo et on leur demande en souriant si la pente est trop dure.
Quelquefois, on suit une maman qui entraîne, à l'arrière de son vélo, son enfant d'un an. Celui-ci s'endort dans le panier ou bien lorsqu'il est bien réveillé, vous fait coucou. Un peu plus loin, les coqs qui nous snobent du haut d'un mur, chantent fièrement et se répondent. A un croisement, on peut aussi rencontrer un Diguois qui laisse pendre le long de son guidon un bourgeois (poisson rouge) grand d'au moins 50 cm. Il vous dira en riant: ceci n'est même plus un bourgeois mais un capitaliste vu sa taille!
La Digue c'est aussi des paysages d'une beauté à vous couper le souffle, tellement les bleus du littoral sont maginfiques. Ne parlons même pas des plages qui sont vraiment les unes plus belles que les autres.
Bref, on a adoré! Et on vous montrera encore des photos dans la suite.

jeudi 18 janvier 2007

la palmeraie de la Vallée de Mai, en direct de la préhistoire



Ici, une image pour vous donner un aperçu de la palmeraie. Faites attention à la taille des arbres car deux silhouettes au fond vous donnent une idée des proportions.






Voici le coco-fesse mais sur le palmier. Donc on ne voit pas la noix bilobée.
Vous avez pu voir auparavant (descendre dans le blog) à quoi ressemblait le coco-fesse et son équivalent masculin.

Mais ce qui est assez fascinant quand on est dans la palmeraie, c'est de savoir qu'elle est une réminiscence de la forêt préhistorique qui existait du temps où les Seychelles étaient encore soudées au continent Gondwana qui regroupait apparemment l'Afrique, Madagascar et l'Inde. Après la séparation du Gondwana, des millions d'années d'isolement ont permis le développement sur Praslin (et accessoirement sur l'île de Curieuse) le développement du coco-fesse mais aussi d'animaux endémiques.
Ainsi, on trouve également dans la Vallée de Mai, des lataniers et palmistes endémiques, souvent porteurs de grosses épines (apparemment pour se protéger des tortues géantes) et surtout des pandanus ou vacoas dont les fruits (appelés pimpin à la Réunion) sont mangés par les chauves-souris. Ces dernières vivent sur de nombreuses îles des Seychelles et sortent à la tombée de la nuit.
Des oiseaux endémiques peuplent la vallée. Nous avons cru apercevoir (!) à la cime d'un arbre un perroquet noir. Mais il était vraiment loin. Des reptiles également peuplent la vallée sans être endémiques à la Vallée de Mai. On voit fréquemment le gecko vert sur les inflorescences mâles du coco-fesse. Il est très joli ainsi que le gecko bronze.
Ajoutons pour finir que certaines espèces végétales ont été introduites tardivement dans la Vallée de Mai (vers 1930). Il s'agit du philodendron, très joli sur les arbres mais difficile à contrôler. De même la vanille est présente de partout mais elle ne porte aucun fruit car comme vous le savez certainement, il manque dans l'océan Indien, l'insecte pollinisateur qui va transformer les très belles orchidées de vanille en gousses. A la Réunion, l'homme fait le travail de l'insecte (merci à l'esclave Edmond Albius qui a découvert le procédé) mais aux Seychelles il semblerait que personne ne fasse ce travail très fastidieux et surtout pas en grimpant à la cime d'arbres hauts de 30 m!

mercredi 17 janvier 2007



Et si Praslin avait inventé l'amour chez les plantes?
Mon titre doit vous paraître bien énigmatique! Et pourtant nulle chronique sur le tourisme sexuel cher à M. Houellebecq ou encore la Thaïlande de bien triste renom sur ce point. Non, ici on parle plantes et il faut se dire qu'elles ont tout inventé avant nous. Tout le monde connaît le coco fesse? Que de mythes et de légendes sur ce coco au nom si imagé mais si bien nommé. En fait ce palmier est endémique d'une vallée de Praslin appelée la Vallée de Mai. Elle est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 1983. Ces mythes et légendes sont liés au fait que le coco en question avait voyagé par voie de mer jusque vers les Maldives entre autres, suscitant questions et fantasmes chez bien des peuples. Mais la plante fut découverte tardivement avec l'arrivée des Européens aux Seychelles. En fait ce qu'on appelle coco-fesse est un palmier femelle qui peut atteindre 24 m de haut à l'âge adulte. Le palmier femelle produit la plus grosse graine du monde (il peut peser plus de 20 kilos et peut mettre 6 à 7 ans pour devenir mûr).D'un côté le coco-fesse représente les fesses d'une femme et si on le retourne le triangle du pubis avec même les poils! Ce que l'on sait moins c'est que le palmier mâle mesure lui plus de 30 m et produit une inflorescence qui a vraiment l'aspect du sexe masculin. D'où des surprises quand on voit aux toilettes aux Seychelles et en particulier à Praslin. Nulle inscription en français ou en anglais pour savoir où vous diriger, selon si vous êtes un homme ou une femme. En réalité un coco fesse marque souvent l'entrée des toilettes pour dames, tandis qu'une tige naturelle longue de 20 à 30 cm indique aux hommes où se diriger. Tout à fait véridique! Les photos que vous avez vues au-dessus sont très explicites sur ce point. Vous en saurez plus sur cette magnifique forêt de palmiers de la Vallée de Maiqui comprend bien d'autres espèces endémiques en suivant nos aventures dans les prochains jours.

lundi 15 janvier 2007


Pour commencer cette chronique sur les Seychelles, un petit peu d'histoire, de géographie et de climatologie. Chassez le naturel (ici l'enseignant) il revient au galop!
Résumé d'histoire: les Seychelles ont été découvertes probablement par les Arabes mais apparaissent sur les portulans portugais dès 1505. L'archipel composé de plus de 115 îles (!) est française depuis le XVIIIe siècle. Comme pour la Réunion et l'île Maurice, des essais de plantation d'épices sont faits par Pierre Poivre.
En 1814, comme l'île Maurice, l'archipel seychellois devient britannique. Napoléon et le traité de Vienne sont passés par là aussi. Cela donne comme résultat une population très mélangée comme dans les Mascareignes, parlant créole avec des ancêtres flibustiers, esclaves ou européens venus chercher fortune. Les Seychelles deviennent indépendantes en juin 1976 et peu de temps adopte un régime socialiste avec parti unique, dirigé par le président France-Albert René. Si à l'heure actuelle, des élections libres existent, le passé socialiste reste net avec un président qui est en fait l'ancien bras droit de F-A René. Donc une démocratie relative... Les Seychellois sont d'ailleurs très évasifs et assez méfiants quand on tente de parler politique avec eux.
Géographiquement, l'archipel est situé dans l'hémisphère sud vers 5° sud et 55° est. Mais l'archipel est en réalité très étendu: Aldabra ( un paradis pour animaux) très au sud est plus proche de Madagascar que de Mahé, l'île principale où se trouve la capitale Victoria. Trois îles (Mahé, Praslin, la Digue) concentrent 80% de la population (seulement 80 000 Seychellois). Les autres îles sont des paradis pour oiseaux comme Bird (bien nommée) ou Aride, pour tortues géantes et poissons, bref des endroits assez bien gérés (parcs nationaux) comme on aimerait en voir plus dans ce monde où l'environnement se semble pas être toujours être la priorité malgré les beaux discours! Les trois principales îles sont granitiques, d'autres ont un relief volcanique comme Silhouette, enfin les plus lointaines sont des atolls coralliens.
Le climat est équatorial (nous avons goûté à quelques belles averses et même des heures de pluie) mais la nature est tellement grandiose. La meilleure saison pour y aller, selon les Seychellois, est le mois d'avril-mai mais... encore faut-il avoir les vacances à ce moment-là.
Quoiqu'il en soit, malgré les averses nous avons aussi eu du soleil. Et même sous la pluie c'est beau. Voyez un peu ce coucher de soleil (vu sur les îles de Cousin, Cousine depuis le rivage de Praslin) que vous voyez sur la 2e photo. Cette vue a été prise à la nuit tombante, sous des gouttes... Mais la première photo vous montre les Seychelles des cartes postales: granit, plage, cocotiers et soleil. Cliché touristique mais bien réel! La photo 1 a été prise à Petite Anse (pour moi la plus belle de celles que je connais) sur l'île de la Digue. Vous remarquerez combien nous sommes nombreux sur la plage. Et pourtant, aucun trucage sur ma photo, il y avait vraiment très peu de gens!
La chronique continue dans les jours qui viennent. A bientôt

vendredi 5 janvier 2007

Suite et fin sur Grand Bassin



2. Comme dirait Nicolas Hulot, voici la séquence émotion. En fait nous en avons eu deux dans la même journée. Après avoir installé nos tentes, nous sommes allés voir Grand Bassin qui se situe à une demi-heure après le village. Il faut traverser la rivière (pas vraiment à gué et là gare aux appareils photos qui pourraient prendre l'eau) et après un petit "tracé raidillon" comme dirait le chanteur Daniel Waro, nous atteignons la cascade de Grand Bassin. Beaucoup de remous assez dangereux, si bien que nous avons fait le choix de nous baigner un peu plus bas. L'eau était bonne, quoi qu'en disent certains d'entre nous qui se sont bien tropicalisés...
Le soir comme dit précédemment, nous avons eu un excellent dîner. Puis dodo. Enfin la première partie de la nuit, car à deux heures du matin, ce fut un bel orage qui nous a quelque peu inquiété. Comme les petits Gaulois d'un certains village breton à l'époque romaine, nous avons craint que le ciel nous tombe sur la tête, mais les tentes ont bien résisté à la pluie et la foudre ne nous est pas tombée dessus, par Toutatis.
  • Et le lendemain, remontée de bonne heure, pour éviter le soleil. Certains, parmi nos marcheurs, ont pris de l'entraînement car arrivés les derniers la veille lors de la descente, ils sont, ce matin, les premiers à atteindre le plateau qui domine la vallée de Grand Bassin. Nous avons fini au bon moment car la pluie s'est alors mise de la partie. Mais nous croisons en chemin des sportifs qui font l'aller-retour en courant. Ils préparent le Grand Raid et autre diagonale des fous (parcours bien nommés car les dénivelés atteignent plus de 6000 m et les coureurs font dans le premier cas plus de 160 km) Quelle énergie! Pour ma part, je me dis: "ils sont fous ces Romains".

jeudi 4 janvier 2007

  1. Grand Bassin: janvier 2007, va y avoir du sport...
  • Pour accéder à Grand Bassin, il faut avoir du souffle et des muscles. On part de Saint-Pierre, direction le Tampon, au 23e km on se dirige vers Bois Court. Au bout de la route stationnement et là les choses sérieuses commencent. Certes c'est de la descente, mais d'une part on se dit qu'il va falloir remonter le lendemain, d'autre part c'est quelque chose comme 800 m de dénivelé. Mais bon on y va gaiement.
  • Deux heures plus tard les muscles sont en compote mais nous sommes arrivés dans le village. Et là comme d'habitude il faut planter la tente avant la nuit dans cet espace hors du temps où vit en permanence une dizaine de personnes. Les autres habitent en haut et descendent pour les vacances et pour accueillir la clientèle dans les chambres et tables d'hôte. Toutes les propriétés sont bordées de murs de pierres sèches qu'on appelle ici enclos. C'est très beau, très fleuri, très propre.
  • En parlant de table d'hôte nous avons fait une trouvaille à Grand Bassin. Le lieu est magique (disons-le carrément) avec une magnifique tonnelle de raisin et des anthuriums à foison dans le jardin. La cuisine toujours créole est extra (cari de coq au feu de bois, cari de "baba de figue", rougail de mangue bien pimenté, le tout agrémenté d'un "p'ti punch" toujours. les photos avec la tonnelle et le cari seront sur la prochaines page. A suivre...