samedi 8 décembre 2007

Mythes et réalités aux Marquises

Photo 1 : les aiguilles de Ua Pou, l’île aux piliers, cathédrale naturelle des Marquises.
Photo 2 : le coprah en attente de chargement sur l’Aranui dans la vallée de Taïpivaï, sur l’île de Nuku Hiva.

Photo 3 : enfants et chiens à la recherche d’un peu d’animation lors d’un chargement de fret sur l’Aranui.










Photo 4 : une vahiné qui nous accueille à Ua Pou. Là encore on est en plein mythe! Mais sa danse lascive est de toute beauté tandis que le Hakka des guerriers est tout à fait impressionnant.







Photo 5 : la baie d’Atuona sur l’île d’Hiva Oa où vécurent P. Gauguin et J. Brel.








Photo 6 : l’avion de Jacques Brel, Jojo (du nom de son meilleur ami), qui après restauration se trouve dans un musée très émouvant dans la capitale de l’île d’Hiva Oa.











Photo 7 : la tombe de Paul Gauguin, venu chercher la pureté à Hiva Oa et peindre de nombreuses vahinés, symboles de l’Eden et du paradis perdu.

La Polynésie et singulièrement les Marquises occupent depuis longtemps une place à part dans l’imaginaire des Européens. Le mythe du bon sauvage répandu par Rousseau a connu une longue postérité. De Bougainville qui nous décrit au XVIIIe siècle l’accueil légendaire des natifs de Tahiti, au XXIe qui voit en ces lieux le pays des éternelles vacances où la nature est sauvage et préservée, on ne compte plus les clichés : les belles vahinés lascives qui s’offraient aux marins et dansaient de façon très suggestive, les plages de sable doré avec cocotiers, des îles où la nature est tellement généreuse que le travail y est inconnu. Bref, les Marquises seraient-elles une sorte de paradis perdu que nous souhaitons retrouver ?
Ce qui est sûr c’est que le XIXe et le XXe siècle ont compté de nombreux hommes qui souhaitaient rompre avec l’Europe et sa culture. De l’aventurier français Cabri tatoué de la tête aux pieds et qui est devenu chef de clan dans une vallée marquisienne, en passant par Gauguin et Brel, nombreux sont ceux qui ont souhaité finir leur vie dans ces lieux si loin de tout, où l’on pouvait échapper aux contraintes sociales de son époque, revenir à une vie plus saine et vraie ou échapper à la célébrité. Ainsi, on raconte que Brel aurait décidé de rester sur l’île d’Hiva Oa après une scène cocasse : en arrivant, il aurait demandé s’il y avait du courrier en poste restante au nom de Jacques Brel, le postier lui aurait répondu « Jacques Brel connais pas ». Cette réponse a convaincu le chanteur belge de rester. Il repose désormais dans le cimetière d’Atuona tout comme Gauguin mort en 1903.
Bien que faisant partie intégrante de la Polynésie française, l’archipel des Marquises se démarque tant par le relief volcanique très accidenté de ses paysages que par l’absence des lagons turquoise caractéristiques des autres archipels comme les Tuamotu et Société. Ici pas de baignade détendue, d’atoll au sable blanc mais des pistes sinueuses et pentues pour grimper jusqu’aux sommets où l’on peut admirer une nature luxuriante et l’échancrure des falaises battue par les lames violentes d’un océan Pacifique mal nommé. Les routes sont rares, les aéroports encore plus et l’insularité est forte. La voie privilégiée entre ces îles et même ces vallées est le bateau. Parmi les navires qui relient Tahiti aux Marquises, l’Aranui occupe une place à part. Il est conçu comme un cargo mixte pour fret, touristes, commerçants et passagers polynésiens. Transportant coprah, chevaux, véhicules divers, des pneus, des vivres…son passage, une fois tous les quinze jours est un événement attendu et fêté. L’agitation qui règne autour du port est un aspect du voyage qui attire les touristes. Mais ces derniers peuvent aussi très vite goûter aux charmes d’une nature préservée et presque sauvage, ou se lancer sur les traces des grands hommes qui ont rendu célèbre cet archipel absolument magique. Comme le grand Jacques, on se prend à rêver que « le temps s’immobilise aux Marquises ».

1 commentaire:

Unknown a dit…

Super, un vrai cours d'histoire! Je reconnais bien nos gentils professeurs que j'aurais bien aimé avoir dans ma jeunesse! BRAVO!