vendredi 28 décembre 2007

Rangiroa, entre perle et océan


Photo 1 : le dauphin cabotin qui faisait un festival de sauts et pirouettes à l'entrée de la passe de Rangiroa. Avec plusieurs de ses congénères, ils ont fêté dignement l'arrivée de l'Aranui dans la grande passe!
Photo 2: un greffeur au travail. L'opération dure une quinzaine de secondes et consiste à introduire un nucléus et un greffon à l'intérieur d'une huître entrouverte, que l'on remet à l'eau dans un filet avec une corde colorée qui permet de savoir qui a effectué la greffe. Un bon greffeur atteint un taux de réussite de 65% environ.




Photo 3: voilà une huître perlière et l'endroit précis où est introduit le nucléus (coquillage sphérique) et un greffon (bout de lèvre colorée prélevé d'une autre huître. Si la greffe réussit on obtient une belle perle ronde (faite de nacre qui entoure le nucléus), à défaut des perles moins recherchées mais tout de même très belles.



Photo 4: même si le soleil n'était pas au RDV ce jour-là, les différents "motus" (îlots) de l'atoll de Rangiroa, long de 75 km offrent des plages superbes, avec des sites PMT (palmes, masque et tuba) très accessibles. Sans compter les plus aguerris en plongée qui peuvent faire de belles sorties dans les passes très réputées de l'île.




Photo 5: pas besoin d'aller chercher bien loin pour rencontrer "le monde du silence". Il est même possible de voir les poissons perroquets manger le corail depuis la surface tandis qu'autour des hôtels, des promotoires permettent une vue plongeante dans un aquarium géant.







Photo 6 : les dauphins devant l’étrave, qui nous ont à nouveau escorté à la sortie de Rangiroa. Histoire de quitter les Tuamotu avecencore plus de regrets.

Pour finir en beauté notre séjour en Polynésie avec beaucoup de regrets, il a fallu en passer par l’atoll de Rangiroa, le plus grand de l’archipel des Tuamotu. Surprenant de débarquer là après les Marquises, qui ont toutes l’aspect de cathédrales posées sur l’eau. On est d’abord accueilli par un banc de dauphins, les uns plus cabotins que les autres, qui nous font la haie d’honneur pour entrer dans la grande passe.
Autre surprise, l’île ne se voit qu’au tout dernier moment : pas de relief qui accroche longtemps à l’avance le regard. Tout est horizontalité ! Peu de choses à voir en surface : cocoteraies, fermes perlières (plus de 70), quelques hôtels. Tout l’archipel tourne autour de ces trois piliers. Sans être plongeur, on peut déjà voir de très beaux spécimens de poissons rien qu’en marchant au bord de l’eau : raies-léopards ou pastenagues, poissons-perroquets, cochers, etc. Pour les vrais plongeurs, frissons garantis dans les passes avec du gros poisson et notamment des requins. Avec beaucoup de patience, peut-être aurez-vous la chance de voir un accouplement de requins, moment rare et dangereux.
La pureté de l’eau offre aussi des possibilités immenses aux perliculteurs qui récoltent les fruits d’un long travail, à savoir les perles de Tahiti. Le processus est compliqué : il faut introduire dans l’huître perlière un nucléus (une bille taillée dans un coquillage du Mississippi), un greffon (coupé dans les lèvres colorées d’une huître sacrifiée) qui doit déboucher sur une perle de couleur. La moitié des huîtres rejette la greffe mais pour les autres il faudra patienter dix-huit mois pour récolter.
Lors de cette opération, les perles sont classées en fonction de quatre critères : la forme (les rondes parfaites sont les plus recherchées), le lustre (reflet de la lumière), l’aspect de la surface (pas de piqués ni de grains), la couleur (une bleue ou une dorée sont maintenant très côtées). Certaines huîtres produisent aussi des keishis (de la nacre pure aux formes irrégulières sans nucléus à l’intérieur). Les huîtres qui auront donné la perle parfaitement ronde, sont surgreffées une, deux voire trois fois de suite pendant quatre ans. Là, on est sûr d’obtenir la perle superbe qui fait au moins quinze mm et fera le bonheur de ces dames. Mais bon les hommes aussi s’y mettent. Gare à vous messieurs car les bijoutiers se sont dit qu’il y avait là un immense marché à prendre !
Pour quitter Rangiroa, même scénario que le matin : les dauphins ont prolongé le plaisir bien au-delà de la passe et c’est la tête et le coeur remplis de bonheur et d’images fortes que nous avons quitté ces lieux.

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