jeudi 8 novembre 2007

Croisière sur le "Via Australis" en Terre de Feu

Photo 1 : le bateau Via Australis qui vaillamment nous a mené de Punta Arenas au Chili à Ushuaïa en Argentine en passant par les « 50 rugissantes et 60 hurlantes » latitudes où le mauvais temps est souvent au RDV. Le passage du Cap Horn au Sud de l’Amérique du Sud est donc la hantise des marins.


Photo 2 : Un énorme éléphant de mer (il approchait les 4 tonnes) alors que la femelle ne pèse que...800 kg. Il ne nous a pas paru très sympathique vu qu’il tentait d’écraser des jeunes âgés de 3 semaines car il les perçoit comme de futurs concurrents face à son harem (femelles du groupe).


Photo 3 : Le calafate, sa fleur jaune et son fruit, qui lorsqu’en mange, doit normalement nous ramener dans les lieux. Alors nous reviendrons au Chili et en Argentine puisque nous en avons mangé dans ces deux pays. La mousse de calafate ou encore une gelée est excellente, faisant penser à de la myrtille.

Photo 4 : Un exemple de nothofagus, arbre très courant dans ces zones au sud du Chili et de l’Argentine. Mais il devient de plus en plus petit au fur et à mesure que l’on descend vers le Sud en raison du froid et du vent. Il en existe trois variétés.


Photo 5 : le ciruelillo, bel arbre fleuri que l’on rencontre depuis la région de Puerto Varas vers les 40 degrés de latitude sud. Mais en Patagonie il se fait tout petit pour résister aux vents très violents qui soufflent depuis l’Antarctique.

Le 31 octobre au soir, nous voici sur les quais venteux du port de Punta Arenas au bout du monde (vers les 53 degrés de latitude Sud) pour prendre le Via Australis. Il nous emmène en croisière pendant 5 jours en Terre de Feu. Le bateau est superbe, les cabines spacieuses et très jolies et l’équipage très prévenant. D’ailleurs c’est bien simple, nous serons traités en pachas durant toute la traversée.

Le lendemain, le navire jette l’ancre devant le glacier Marinelli qui se trouve à une nuit de bateau de Punta Arenas. Le glacier est en fort recul (près de 50 cm par jour). Grâce à des zodiacs qui font la navette entre le Via Australis et la terre ferme, nous découvrons la baie Ainsworth qui se situe au nord de la Cordillère de Darwin (île de la Terre de Feu). Le temps est pluvieux et le vent nous glace malgré nos nombreuses épaisseurs de vêtements.

Là nous découvrons des éléphants de mer (une variété de phoque), une mère avec deux petits et un énorme mâle. Ce dernier était très moche et très gros (entre 3 et 4 tonnes) contrairement à la femelle qui, pèse 4 à 5 fois moins ! On parle de dimorphisme sexuel pour désigner cette différence. La mère ne nourrit ses petits que trois semaines. Mais lors de notre visite, devant nos yeux quelque peu horrifiés, l’énorme mâle se sentant menacé par les jeunes, cherche à en tuer un en l’écrasant sous lui. A peine nés, ces jeunes éléphants de mer connaissent donc une période très difficile puisqu’ils ne peuvent encore aller en mer pour fuir le mâle dominant et trouver à manger. Nous avons donc assisté en direct à ce combat permanent pour la vie. Les jeunes phoques étaient en pleine mue : leur fourrure se détache pour être bientôt remplacée par une peau lisse et imperméable. Ensuite ils partiront pour former d’autres harems sur d’autres îles.

Nous progressons avec la guide à travers la forêt. Elle nous montre les dégâts des castors qui avaient été importés du Canada pour le cadre d’une industrie de la fourrure qui n’a jamais prospéré dans les années 1960. Malheureusement, comme ils n’ont pas de prédateurs en Terre de Feu, ils se sont très vite multiplié et sont en train de détruire la forêt en abattant les arbres pour construire leurs abris et barrages. Elle nous présente aussi les différents arbres ou fleurs comme le Nothofagus ou encore le légendaire calafate. A son sujet il y a une très belle légende qui raconte qu’une femme devait laisser son mari partir pour la guerre. Mais avant cela elle lui fit manger du fruit du calafate (petit buisson de fleurs jaunes qui donne un fruit rouge comestible).Elle avait la conviction que s’il en mangeait il reviendrait. Et bien sûr, il est revenu. Alors depuis au Chili comme en Argentine, on raconte que tous ceux qui mangent de ce fruit (qui existe en gelée) reviennent dans ces pays. Alors pour sûr, nous y reviendrons. Car nous en avons abusé de cette saveur sucrée que nous adorons comme le Chili!

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