dimanche 14 octobre 2007

De Puno à l'île de Taquile où les hommes tricotent

Photo 1 : en route pour Puno et en quittant Arequipa, nous avons traversé la réserve de Agua Lagunas. De jolis flamands roses s'ébattaient dans de nombreux points d'eau mais impossible de les approcher de trop près.
Photo 2: vue sur la cathédrale de Puno, petite ville du Lac Titicaca. Le lieu de culte est une jolie pièce de l'art baroque espagnol. Remarquer autour les constructions quelque peu chaotiques et qui ne semblent jamais finies. C'est le cas dans toutes les villes du Pérou, en général bruyantes, oùil ne fait pas bon être piéton (malgré le feu favorable) et en général sales.

Photo 3: à 30 mn de Puno, le magnifique site de Sillustani. Le promontoire encadre deux lacs et il a été choisi par de nombreuses civilisations depuis l'antiquité (celle de Colla, de Tihuanaco) puis par les Incas pour abriter temples et monuments funéraires. Ici on peut voir un monument inca avec les grosses pierres taillées qui entourent des pierres plus grossières. Remarquer les "trous" dans les grosses pierres qui font qu'elles s'emboîtent et résistent mieux aux tremblements de terre.






Photo 4: au large de Puno, sur le lac Titicaca, l'ethnie Los Uros a préservé jusqu'à nos jours un mode de vie tellement particulier. Ils se sont installés sur des îles flottantes constituées de Totora (une sorte de grand roseau). Tout en étant ouvertes aux touristes, les îles sont réellement habitées et des bateaux superbes permettent d'établir le lien avec la terre ferme. Certaines îles abritent un mirador, une école, et même une station service pour les bateaux à moteur.




Photo 5: une danse traditionnelle des habitants de Taquile, une île posée au milieu du lac Titicaca. Dans cette société rurale, la danse tourne souvent autour du thème de la fertilité. Ainsi on peut remarquer aue l'homme tient une araire.





Photo 6: un homme en costume traditionnel sur l'île de Taquile, qui se situe à plus de trois heures de bateau de Puno, sur le lac Titicaca. Les habitants ont préservé farouchement leur mode de vie traditionnel. Les hommes tricotent eux-même leur bonnet (tout rouge pour les hommes mariés et blanc et rouge pour les célibataires). Pratique pour trouver l´âme soeur! Les femmes elles ne font que des tissus, absolument superbes et d'ailleurs classés au patrimoine mondial de l´humanité.

Qui dans sa vie d'écolier n'a entendu parler du lac Titicaca. Rien que le nom nous faisait rire sans compter que nous apprenions que c'était le lac navigable le plus haut du monde (4000 m d'altitude) et qu'il constitue la frontière entre Bolivie et Pérou. D'abord on le prononce mal, en langue quecha (la langue des Incas), il faut dire Titi'a'a. Mais bon. En tout cas, le lieu nous semblait bien exotique. C'est encore plus vrai après avoir vu une infime partie des paysages qui le bordent.
Tout d'abord, en partant de Puno et en se rendant sur les Islas Flotantes, situées à dix minutes en bateau, le choc culturel est déjà brutal. Même si ces îles sont touristiques, les Uros qui y vivent, ont su préserver leur mode de vie, presque hors du temps. Imaginez: ils attachent (grâce à des troncs) ensemble des racines de totora (sorte de grand roseau). Cela forme de grandes îles flottantes où ils vivent en permanence. Maintenant le tourisme est passé par là mais le choix de vivre sur ces espaces est toujours d'actualité. Ils ont de superbes bateaux constitués de totora, des maisons, des miradors, etc. Accessoirement, le totora se mange (partie blanche qui a un goût d'asperge). Bien sûr, l'artisanat des Uros est très riche et se vend bien auprès des touristes.
Après trois heures dans un bateau à moteur, nous sommes arrivés sur l'île de Taquile, suspendue à plus de 400 m au dessus du niveau du lac sur une île de 6 km2. Nous avons été reçus dans une communauté aymara, qui préserve farouchement son indépendance, ses coutumes, ses costumes, son cadre rural au milieu du lac. Le lieu est très beau.
Et même si nous avons quelquefois l'impression d'être des "voyeurs", venus pour quelques heures voir un mode de vie traditionnel, on en prend notre parti. Pourquoi? L'argent tiré du tourisme permet de maintenir un certain équilibre dans la communauté qui préserve toujours son mode de vie. C'est ainsi que l'on croise des hommes ou de jeunes garçons, tous en costume traditionnel en train de tricoter leur fameux bonnet, tout en marchant!. Filles et garçons tissent des bracelets et autres jolis objets vendus aux gens de passage. Mais surtout les femmes tissent de très beaux tissus riches en couleurs et très fins, qui valent tous les trésors, vu la finesse de l'art et le nombre d'heures de travail. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces tissus ont été classés au patrimoine mondial de l´humanité. On comprend aussi où les grands couturiers européens vont chercher idées et petites mains peu chères et passent ensuite pour des génies de la haute couture!
Alors si en venant chez eux on peut à petite échelle maintenir et sauver ces lieux en évitant que ces gens aillent grossir un peu plus les horribles banlieues de Lima ou de Juliaca, tant mieux!




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