mercredi 17 octobre 2007

En descendant la vallée sacrée des Incas, de Pisac à Machu Picchu

Photo 1: la vue ô combien célèbre du Machu Picchu, la cité retrouvée des Incas. Fort heureusement les Espagnols ont ignoré son existence, ce qui l'a sauvé de la destruction, alors que le lieu est magique et presque intact. Une nouvelle menace pèse sur lui à en croire des chercheurs japonais: la horde des touristes qui par leurs pas accentueraient le risque de glissement de terrain. Déjà le pic rocheux que vous voyez en face et qui s'appelle Hayna Picchu (la pointe la plus élevée du lieu) ne reçoit plus que 500 visiteurs au maximum. Mais bon il est tellement dur d'accès que nous l'avons laissé à des plus courageux que nous. Piètres touristes!
Photo 2: la porte d'entrée principale de Machu Picchu. Remarquer le juducieux système d'accrochage au sommet pour pouvoir soulever la porte et les deux crochets à gauche et à droite qui devaient contribuer à la solidité de la protection.








Photo 3: on se serait cru dans l'émission des trains pas comme les autres. Mais en fait on y était pour de bon. Ici le train nous a mené d'Ollantaytambo à Machu Picchu et au retour jusqu'à Cusco. Le retour est assez épique en 4 heures car comme Cusco est dans une cuvette, le train recule et avance trois fois, pour pouvoir descendre la pente. Plutôt surprenant et rigolo car on peut admirer la ville de nuit au moins trois fois.
Photo 4: une vue générale de la vallée sacrée des Incas, traversée par le cours d'eau Urumbamba. Remarquer le contraste entre le fond de vallée très fertile et les versants souvent terrassées mais plus secs. Quand aux sommets, ils sont encore enneigés au mois d'octobre. C'est très beau mais surtout très important dans la culture des peuples de cet espace, qu'ils soient précolombiens ou actuels.

Photo 5: sur le site d'Ollantaytambo, des pierres d'un temple non terminé. On voit très distinctement les emboîtements (comme sur un jeu de lego) des pierres. Ceci explique la solidité des bâtiments incas. Mais ces derniers n'ont rien inventé, ils ont utilisé les techniques d'autres peuples avant eux (notamment la civilisation de Tihuanaco). Remarquez aussi le volume des pierres taillées transportées par rampe et par halage d'un site situé 6 km plus loin. Les Incas détournaient même les rivières pour faire circuler leurs blocs de pierre. Travail titanesque!

Photo 6: le site de Pisac avec les terrasses agricoles et le lieu de "recherche agronomique". Le lieu révèle en fait la présence d'une cité complète avec village, cimetière (plus que pillé), lieu de fabrication de poterie, lieu de stockage des récoltes.

Photo 7: Intihuatana (observatoire astronomique et temples) de Pisac. On voit distinctement deux types de construction qui ne relèvent pas de deux époques mais sont liées à des fonctions différentes. Les pierres en assise bien taillées sont des temples, le mur plus grossier était le lieu de vie des prêtres.
Après Cusco, nous voici dans la vallée sacrée des Incas, celle de l'Urubamba, qui au fur et à mesure qu'on la redescend, devient un cours d'eau tumultueux, largement alimenté par les neiges des sommets majestueux, tandis que la végétation se transforme. Si à Pisac, la végétation naturelle est peu présente et les zones cultivées sont assez sèches au mois d'octobre, la forêt devient presque tropicale et très dense du côté du Machu Picchu. Ceci explique pourquoi les Espagnols n'ont jamais pu découvrir ce dernier site, absolument époustouflant, redécouvert par l'Américain Hiram Bigham en 1911. Il fascine tous les visiteurs (et ils sont très nombreux) et on comprend pourquoi le lieu (un de plus au Pérou) a été classé au patrimoine mondial de l'humanité.
Moins connus mais tous aussi intéressants, dans cette célèbre vallée, nous avons pu voir également les sites de Pisac et d'Ollantaytambo. Ces deux sites ont malheureusement été abîmés par les Espagnols pour deux raisons. Ces cités étaient à la fois lieux de vie avec des terrasses agricoles remarquables, des espaces militaires et abritaient des lieux où les Incas étudiaient les astres et pratiquaient leurs cultes (on les appelle Intihuatana). Donc les Espagnols ont consciencieusement détruit ces espaces.
Malgré tout, nous autres visiteurs pouvons apprendre beaucoup de ces vestiges. Ainsi à Pisac, les terrasses agricoles sont surplombées par des "villages" où les Incas faisaient des essais agronomiques (c'est ce que l'on peut voir sur la photo 6) tandis que sur l'Intihuatana, on voit des temples très bien taillés (pierres en assise, donc empilées à l'horizontale) entourés de constructions plus grossières qui étaient en fait les lieux de vie des prêtres.
A Ollantaytambo, site très impressionnant, un bon guide vous expliquera que les Incas n'ont pas eu le temps de terminer le temple. On voit encore la rampe d'accès sur le piton rocheux qui a permis d'amener les pierres déjà taillées, la manière dont elles étaient assemblées très solidement mais sans mortier, avec le système d'emboîtement des pierres concaves et convexes (voir photo 5). Faut-il le répéter: c'est très impressionnant quand on pense qu'ils n'avaient pas d'outils en fer, ni de roue, ni d'animaux pour les aider (un lama supporte seulement 30 kilos).
A Machu Picchu, clou du voyage que nous avons atteint par le rail (un train vraiment pas comme les autres entre Cusco et Aguas Calientes), tout ou presque déjà avait été dit par les autres guides sur les techniques de construction incas. Mais le
Machu Picchu (qui signifie vieux pic) est toujours bondé de monde comme toutes les merveilles du monde! On sait peu de choses de la fonction de certains bâtiments si ce n'est qu'ils étaient utilitaires (lieux de vie), religieux ou agricoles. On comprend certaines techniques (pierres rondes) pour pouvoir attacher le toit en paille, et murs inclinés pour mieux résister aux tremblements de terre. Mais les lieux restent très mystérieux et magiques d'autant qu'ils sont souvent entourés de nuages.
Seule ombre au tableau, à Aguas Calientes (qui signifie eaux chaudes), le village voisin, les hôtels et restaurants relèvent d'un "urbanisme sauvage" et absorbent assez mal le raz-de-marée touristique. Enfin, ce n'est pas que l'eau qui est chaude "pero la cuenta tambien"! (Cela veut dire" mais les additions aussi")

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