jeudi 11 octobre 2007

Arequipa la blanche

Photo 1 : Arequipa compte de magnifiques constructions de l’époque coloniale, toutes taillées dans la pierre volcanique blanche de la région, que l’on appelle sillar.
Photo 2 : Arequipa dort à l’ombre de trois énormes volcans, dont le Misti (au fond sur l'image), qui dépasse les 5000 m tandis que la ville elle-même se situe à plus de 2000 m d’altitude. Attention la photo a été prise de l'autre côté de la ville, sur l'altiplano, lorsque nous étions en route pour le lac Titicaca.

Photo 3 : l’un des multiples recoins du monastère Santa Catalina à Arequipa, un somptueux ensemble de bâtiments, qui constitue en fait un grand village à l’intérieur d’Arequipa






Photo 4 : la Plaza de Armas à Arequipa, où l’on trouve également une cathédrale qui occupe tout un côté du grand carré de la place. Ici une enfilade d'arcades où il fait bon flâner.















Photo 5 : Rencontre avec Juanita dans un musée. Cette jeune fille inca (12-13 ans) fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato. Son corps gelé fut retrouvé voici quelques années. Lisez en dessous l’histoire fascinante et terrifiante de ces enfants sacrifiés.







Photo 6: La jeune Juanita retrouvée au sommet et même dans le cratère du volcan Ampato. La rencontre avec la jeune fille remue tous les visiteurs.



Après neuf heures de bus (oui vous avez bien lu), nous voici donc à Arequipa à 11 heures du soir, la deuxième ville la plus importante du Pérou. Le ton est donné très vite car nous nous retrouvons dans une vieille demeure coloniale mais cette fois-ci très belle et bien rénovée, contrairement à Lima.
On connaît cette ville sous le nom de « ville blanche » à cause de la couleur de la pierre volcanique (le sillar) utilisée pour les magnifiques bâtiments du centre-ville. Ce n’est pas un hasard si le site a été classé au patrimoine mondial de l’humanité en 2000 car Arequipa est vraiment très belle.
Hormis la ville elle-même où il fait bon flâner, le monastère Santa Catalina vaut lui aussi le déplacement. C’est une petite ville superbe au sein de la ville. Le monastère fut fondé en 1580 par une Espagnole et n’accueillait que des cadettes de famille espagnoles très riches. Mais si elles étaient cloîtrées, elles menaient grand train de vie à l’intérieur (quatre à cinq servantes et esclaves à leur service) et aucune obligation commune (les repas étaient pris en chambre). Bref, c’était un monastère plutôt bizarre qui fut réformé en 1871 avec de vraies règles monastiques ! Mais quel bon goût transparaît dans ces lieux, du moins d’un point de vue de l’architecture ! Cela donne presque envie de se faire religieuse !
Notre dernière rencontre à Arequipa fut du troisième type car nous avions un RDV avec une "momie", surnommée Juanita. Et oui la ville abrite un superbe musée qui nous fait découvrir des pratiques particulièrement choquantes a priori mais que l’on comprend mieux a posteriori. On en sort même quelque part bouleversé. Imaginez : vous êtes une jeune fille inca au XVe siècle, de très riche famille et très belle. A ce double titre, vous êtes choisie par des prêtres pour être sacrifiée aux dieux des montagnes et singulièrement celui du volcan Ampato. C’est un honneur d’être « élue » car vous rejoindrez quelque part les dieux. C’est ainsi que cette jeune fille de 12-13 ans part de Cusco certainement, fait des centaines de km pour rejoindre le site du sacrifice. On l’imagine épuisée, ayant mâché des feuilles de coca, bu de la chicha (bière de maïs) et mangé un dernier repas de maïs. Elle est finalement tuée d’un coup de massue et enterrée dans la position fœtale dans un grand panier qui sera placé au bord du cratère. Le froid à cette hauteur conservera le corps glacé qui a été retrouvé voici quelques années. Difficile de rester insensible à cette histoire terrible (qui se répète sur de nombreux sites volcaniques et concerne filles et garçons) mais on entre plus dans la logique des Incas en voyant toutes les pièces du musée, car au fond dans l’esprit de ce peuple, il s’agissait de rendre aux dieux ce qu’ils nous donnaient (des terres fertiles) ou d’éviter leur colère.

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